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Semaine 37, 2025

Thème : Mémoire de pierre

Mercredi

Enfin se dresse face à eux le dernier couloir.
Un puit de lumière naturelle braque un projecteur sur elle. On aperçoit ses contours. Le vide abyssale du ravin qui l'entoure rend le lieu encore plus imposant.

Après tant d'heures passées à tenter de convaincre les mécènes que oui, cette expédition possède toutes ses chances de réussir et que cette fois il s'agit du bon endroit.
Après avoir été éconduits tant de fois pour trouver les membres qui souderont la compagnie fréole.
Ça y est, 3 400 ans d'une quête vont enfin s'achever. Ici et maintenant !
Yokita n'a plus qu'à tendre le bras pour la toucher et peut enfin la déchiffrer.

Pour
Stopper
La
Malédiction
Vous
Devrez

Soudain un éboulement se fait entendre, surpris, la pierre lui file entre les doigts, il la rattrape in extremis mais en la serrant se coupe le pouce et la relâche. On l'entend alors ricocher puis s'exploser au fin du ravin. Détruisant par la même la dernière chance de la retrouver entière...

Tant pis.

— Artus

Jeudi

Les champs gravitationnels

Mémoire de pierre carrée font la conférence d'un cercle de poètes apparus ici pendant que s'abattait en rouleaux des nuits à bout de cents degrés d'angles maladroits et autres imprécisions utiles, pour que lorsque les grands oiseaux prennent leur vol, on ne soit pas dépris de se pourvoir en causation de saines malices—que dis-je, on m'a pris des mots qui n'existaient pas. Alors en frôlant les étoiles du bout des doigts, on ne sait plus où donner de la tête. Que penses-tu vraiment ? J'aime l'humain potentiel, je déteste l'humain actuel, iel se fiche de tout. Vous pourriez émerveiller vos traits que vous vous efforcer de gommer, cette pelote d'arrimages extra-contextuels, infra-diurnes, d'ordre tendant vers l'infini. Degré zéro au carré fait toujours l'ennui. Je me souviens d'un futur dont je suis déjà nostalgique.

— evelyne

Dimanche

le campus

Pierre traverse le campus tous les jours depuis qu'il a passé le bac, à l'exception des deux ans passés en Irlande et le post Doc aux US.
Il a habité ici pendant la prépa, il travaillait comme un fou, beaucoup trop, pour être sûr de ne pas échouer. Si il pouvait, il se mettait mal aux alcools forts. Il ne pouvait dormir qu'après un joint.
Là, il étudiait pendant le cycle ingénieur. Il avait trouvé son rythme, mais il se mettait la pression. Le week end, il voyait Sophie, avec qui il s'est marié ensuite pour qu'elle puisse le suivre aux US.
Dans ce bâtiment là, il a fait sa thèse. Il avait été repéré par le président de l'université, qui du coup lui confiait beaucoup trop de tâches administratives et d'enseignement. Il officiait également en tant que chauffeur...
Ici, il est monté sur le rebord de la fenêtre, menaçant de s'y jeter.
Aujourd'hui, après un passage en hôpital psychiatrique, ça va mieux. Il a un fils et un divorce.
Il travaille au rez de chaussée.

— Renép

Petit Poucet

Le petit Poucet ne pouvait pas ignorer qu'il laissait derrière lui non seulement la géographie de sa survie mais les sommets les pics les canyons les falaises les ravins les gouffres les volcans les améthystes les météores des lunes des mondes telluriques statuaire marmoréen temples caveaux et pierres tombales qui s'useraient s'effondreraient se transformeraient se poliraient à l'épreuve du temps , mais sortis de sa poche , et se retournant sur le chemin pour en vérifier l'éternité, seraient les bornes de son histoire.

— Ignatius

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